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Marie Pierre Duros : l’or de Séville


Née à Saint-Brieuc le 7 juin 1967, elle débuta à l'US Quessoy (devenu ensuite en fusionnant avec d'autres clubs Le Lamballe-Penthièvre Athlétisme), son club de toujours. Marie-Pierre fut une athlète précoce, collectionna rapidement titres et records régionaux, puis nationaux, aussi bien en cross que sur la piste. Un palmarès exceptionnel auquel il faut ajouter quelques victoires de prestige...


9 mars 1991…. Séville (Andalousie), finale du championnat du Monde en salle du 3.000 m dames, Marie-Pierre Duros ne laisse aucune chance à ses adversaires, notamment la Roumaine Keszeg... La Bretonne s'impose sans problème en 8'50"69... Elle est championne du Monde en salle.



« J'ai mené toute la course à un train relativement lent, du moins dans les 2.000 premiers mètres, pour terminer sur des bases rapides. Nous étions encore trois filles dans l'emballage final. La délivrance est venue dans les 50 derniers mètres. J'ai pu apprécier cette victoire furtivement sur la piste, mais j'ai vraiment réalisé lors des interviews. J'étais sur un petit nuage, le bonheur total, des sensations très rares. Je pensais avoir réalisé la course parfaite. Lors de la montée des drapeaux, la Marseillaise a été un moment fort de ma vie sportive »

2 août 1992.. Nous sommes toujours en terre espagnole, mais cette fois en Catalogne, à Barcelone, pour les Jeux Olympiques. C'est la finale du 3.000 m dames. Marie-Pierre Duros est en série : 8'42"32 devant la Russe Dorovshikh et la Canadienne Chalmers. C'est le meilleur temps des qualifications!


Toute la Bretagne croit fermement aux chances de Marie-Pierre, la « puce d'Hénon» comme on l'a surnommée à ses débuts à l'US Quessoy en compagnie de Daniel Carfantan, son entraîneur de toujours.

Et effectivement, dès le départ, Marie-Pierre prend résolument la tête du peloton des douze finalistes. Puis soudain la Bretonne « coince », perd pied et abandonne ! C'est la stupeur, l'incrédulité... d'autant plus qu'en 1991, lors des championnats du monde en plein air de Tokyo, la Bretonne a connu même mésaventure. Et en 1990, à Split, aux championnats d'Europe, Marie-Pierre Duros avait déjà abandonné en finale du 3.000 m après s'être bien comportée en séries !

Et là, sur la piste olympique de Barcelone, l'histoire se répète tragiquement pour la Bretonne, qui doit laisser Romanova, Dorovskikh et Chalmers filer vers les médailles, 8'46"04 pour la première, moins bien que Duros en série !

Ce nouvel échec en grande compétition estivale a blessé Marie-Pierre Duros au plus profond de son être. Elle a décidé de « lever le pied » pour la saison 93, pour mieux « rebondir » assure-t-elle pour les JO d'Atlanta en 1996. Avec Daniel Carfantan, avec le docteur Armand Mégret qui la suit depuis quelques années, Marie-Pierre devra, avant ce retour que tous espèrent, trouver la clé de l’énigme, celle qui fait que la Bretonne, à l'aise en qualifications, échoue en finale !

Car les grosses qualités de Marie-Pierre ne sont pas en cause.


La Bretonne devient championne de France dès 1982 (1.500 m en cadettes). L'année suivante, elle double, toujours en cadettes : cross et 1.500 m. En 1984, elle s'impose pour sa première année juniors dans le national de cross, en 1985 elle double (cross et 1.500) et surtout cette année-là la Bretonne participe à sa première grande compétition internationale : les championnats d'Europe juniors à Cottbus, dans l'ex-RDA. Elle obtient une superbe médaille d'argent sur 1.500 m derrière une Roumaine (Padurean), mais devant toutes les autres représentantes des pays de l'est européen !

Toujours en 1985, Marie-Pierre Duros devient recordwoman de France junior du 3.000 m en 9'24"61. Elle fait mieux en 86 : 9'13" 15 puis en 87:8'46"81, saisons où elle domine largement la catégorie espoirs en France. En 1987, elle est même championne de France seniors sur 3.000 m et finaliste lors des championnats du monde à Rome. C'est en série que la Bretonne court en 8'46"81. En finale elle craque et termine dernière. Mais on se dit alors que c'est l'inexpérience

de la jeunesse.

1988, c'est l'année des JO de Séoul. Marie-Pierre confirme son titre national sur 3.000 m, mais elle abandonne en série à Séoul... Séoul, Split, Tokyo, Barcelone. Le chemin de croix de Marie-Pierre commence mais elle ne le sait pas encore !

1989 lui permet en effet de se montrer à son meilleur niveau chrono sur 3.000 m : 8'38"97 superbe record de France à Nice dans la foulée de l'Ecossaise Yvonne Murray. Elle obtient aussi en 1989 un troisième titre national consécutif sur 3.000 m ! La Briochine en ajoutera deux autres, en 1991 et en 1992. Sur 1.500 m, son record breton est de 4'07"61.


En cross, Marie-Pierre a cumulé les titres bretons. Elle est aussi devenue championne de France (senior) à Laval en 1991. Elle a participé plusieurs fois aux championnats du Monde. Sa meilleure place: 11ème à Auckland en 1988. Avec l'équipe de

France elle est montée deux fois sur le podium par équipe : 3è en 1988, 2è en 1989 à Stavanger.


Marie-Pierre Duros, c’est huit titres de championne de France de cross, dont un en seniors en 1991. « J’avais un point de côté tout du long donc je courais sur la réserve, se souvient-elle. Et malgré tout, ça l’a fait ! C’était l’un des cross où j’étais la meilleure. »

Un palmarès qui s’étoffe d’une médaille d’argent par équipes au Mondial deux ans plus tôt. Et du bronze l’année précédente. « Les championnats du monde de cross avec Annette (Sergent) resteront parmi mes souvenirs préférés », livre-t-elle.

« Après, si je dois retenir un événement dans ma carrière, ce serait mon record de France sur 3 000 m à Nice en 1991. Ce jour-là, j’étais dans un état de plénitude, de pleine possession de mes moyens. C’est une sensation rare. » Résultat : Marie-Pierre coupe la ligne d’arrivée en 8'38''. « D’ailleurs, si j’ai bien un regret, c’est de ne jamais avoir fait 8'30'', révèle-t-elle avec une petite pointe d’amertume. Car je les avais dans les jambes, peu après. ».


Aujourd'hui, Marie-Pierre est toujours très active dans les instances de l'athlétisme, co-présidente du Trégueux Langueux Athlétisme, Présidente de la CSO du CDA 22 et entraîneur au TLA.


Son Palmarès

  • Championne du monde en salle du 3 000 m en 1991 (8'38''97)

  • Détentrice du record de France du 3 000 m juniors et espoirs en 1985 et 1986 (9'13''15) 

  • Vice-championne d’Europe juniors du 1 500 m en 1985 (4'18''34)

  • Championne de France du 3 000 m en 1987, 1988, 1991 et 1992

  • Championne de France du 1 500 m en 1989

  • Vice-championne du monde de cross par équipes en 1989

  • médaille de bronze par équipe aux championnats du monde de cross en 1988

  • Championne de France de cross en 1991

  • Cross des As du Figaro en 1986, 1987, 1990 et 1991.


La progression de Marie-Pierre Duros

1980 (13 ans) : 3'55" sur 1.200 m

1981 (14 ans) : 3'52"03 sur 1.200 m

1982 (15 ans) : 4'38"83 sur 1.500 m

1983 (16 ans) : 4'31"04 sur 1.500 m

1984 (17 ans) : 4'25" 44 sur 1.500 m

1985 (18 ans) : 4'18"34 sur 1.500 m, 9'24"61 sur 3.000 m (RF juniors)

1986 (19 ans): 4'11" 64 sur 1.500 m, 9'13"15 sur 3.000 m (RF juniors)

1987 (20 ans) : 4'09"01 sur 1.500 m, 8'46"81 sur 3.000 m (RF espoirs)

1988 (21 ans) : 4'1249 sur 1.500 m, 8'47"9 sur 3.000 m

1989 (22 ans) : 4'08" 18 sur 1.500 m, 8'38"97 sur 3.000 m (RF)

1990 (23 ans): 4'16"8 sur 1.500 m, 8'49"21 sur 3.000 m

1991 (24 ans) : 4'07"61 sur 1.500 m, 8'40" 76 sur 3.000 m

1992 (25 ans) : 4'08"50 sur 1.500 m, 8'40"38 sur 3.000 m

1995 (28 ans) : 15'44" sur 5.000 m


Crédits texte : La Grande Histoire de l'athlétisme en Bretagne - Le Télégramme Editions

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